Par Thierry Bettini, Ilex International et Hervé Fortin, Département de l’Aisne
La mise en place d’une solution d’authentification forte au sein d'une collectivité est, dans une grande majorité des cas, perçue comme une problématique technique par la DSI, qui cantonne trop souvent ce type de projet au simple remplacement du login/mdp devenu obsolète. Dans un contexte de restriction budgétaire au sein des collectivités, la DSI peine alors à justifier un tel projet, jugé trop coûteux et relégué au second plan des priorités.
Cependant, au-delà de sa dimension technique, la mise en place d’une solution d’authentification forte garantit sécurité et traçabilité des accès au système d’information. Ceci permet ainsi aux collectivités d’être conformes aux législations en vigueur et, notamment, aux obligations de protection des données à caractère personnel encadrées par la CNIL.
Nombreuses sont les collectivités qui valident la déclaration informatique et libertés sans maîtriser totalement les obligations qui en découlent. Le champ d’applications de cette loi est très large et concerne la majorité des traitements ou fichiers mis en œuvre par les collectivités locales pour gérer leurs nombreux services : état civil, listes électorales, inscriptions scolaires, action sociale et autres services à la population, etc.
« La création et le traitement de données personnelles (numéro d'identifiant, nom, adresse, numéro de téléphone...) sont soumis à des obligations destinées à protéger les libertés individuelles et la vie privée des personnes fichées », indique Thierry Bettini directeur commercial d’Ilex International.
Certaines données sont particulièrement sensibles selon les domaines et doivent faire l’objet d’autorisations spécifiques auprès de la CNIL. Seules les personnes habilitées doivent avoir accès à certaines informations.
Avec la transformation digitale, les collectivités locales gèrent de plus en plus de données personnelles mais en réalité, combien d’entre elles savent dire aujourd’hui avec exactitude qui a accès à quoi ?
Les contrôles réalisés par la CNIL montrent que de nombreuses collectivités ne respectent pas certaines règles de base de la loi informatique et libertés. Dans la majorité des cas, ces manquements résultent d’une méconnaissance de la loi ou de négligences, mais les infractions n’en restent pas moins réelles. « Les décideurs et responsables locaux doivent en prendre conscience car ils sont directement visés en cas de non-respect des dispositions de la loi : leur responsabilité juridique peut être engagée. Ils peuvent même, dans certains cas, être pénalement sanctionnés (peine de cinq ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende) », souligne Hervé Fortin, RSSI et CIL du Département de l’Aisne.
L’authentification forte, une garantie de conformité avec le cadre réglementaire régi par la CNIL
Le RSSI/DSI d’une collectivité locale doit homogénéiser et renforcer l’authentification sur les applications dont il contrôle et trace les accès. Il pourra se dégager ainsi de toute sanction juridique relative à la confidentialité des données traitées au sein de la collectivité.
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