1/ LA SUPPRESSION DE L’ÉCOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION (ENA) DANS UN MOUVEMENT PLUS LARGE.
Cette décision du président de la République peut être lue de deux manières : une lecture politique et une lecture structurelle. La première lecture est articulée autour de la réponse à la crise des Gilets jaunes mais avait déjà été évoquée par Emmanuel Macron au début de son mandat. François Bayrou s’est également prononcé en ce sens régulièrement depuis 2007. Il faut reconnaître que L’ENA est une cible traditionnelle et toute désignée lorsque l’on parle d’élitisme, de fossé entre l’administration, ses hauts fonctionnaires et les citoyens !Cette seule lecture politique serait toutefois très incomplète. La nécessité de replacer la décision de suppression de l’ENA dans le temps long nous amène à une lecture structurelle qui porte cette fois sur notre capacité à réformer notre administration. L’ENA a été créée au sortir de la Seconde Guerre mondiale afin de redoter l’appareil d’État français de fonctionnaires loyaux et compétents. La culture économique dominante était, par exemple, au plan plutôt qu’à l’initiative locale et à l’agilité. Toutefois, à la manière de l’aristocratique faubourg Saint-Germain sous la Restauration, ses pourfendeurs estiment qu’elle n’a pas su, ou voulu, voir que les institutions ont leurs années climaté-riques1 où selon Balzac2 : « Les mêmes mots n’ont plus les mêmes significations, où les idées prennent d’autres vêtements et où les conditions de la vie politique changent totalement de forme. Outre l’école, la réforme questionne également la notion même de « haut fonctionnaire ». Historiquement, il s’agit des personnes qui appartiennent aux grands corps de sortie de l’ENA tels que le Conseil d’État, l’inspection générale des finances, etc., avec des fonctions ensuite exercées, par exemple, dans des agences comme l’Agence régionale de santé (ARS) ou dans les préfectures. Cet esprit d’interchangeabilité ignore néanmoins une évolution qui fait progressivement passer l’administration française d’une logique de corps à une logique de métier, du seul statut de fonctionnaire à une cohabitation avec celui de contractuel dont le nombre est en augmentation régulière. [...].
2/ L’INSTITUT DU SERVICE PUBLIC : MAIS ENCORE ?
3/ L’ENSEIGNEMENT, LA RECHERCHE ET LA CRISE SANITAIRE.
4/ LE MONDE D’APRÈS A-T-IL FAIT LONG FEU ?
5/ LE DIALOGUE COLLECTIVITÉS TERRITORIALES-CHERCHEURS.
La suite à lire dans Horizons Publics mai-juin 2021, no 21, https://www.horizonspublics.fr/
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