La vie en entreprise n’est pas toujours simple, surtout quand l’Etat nous met des bâtons dans les roues ! Mon entreprise, une société d’ingénierie de 150 personnes, est sollicitée par un client pour une intervention de programmation informatique au sein d’un centre de développement informatique bancaire. Tous nos collaborateurs sont occupés, pas d’autre possibilité que de recruter.
Après avoir passé des annonces (Apec, Pôle Emploi, sites web…) et « chassé » sur des joboards de recrutement spécialisé, aucun profil disponible. J’identifie finalement, avec l’aide d’un de mes consultants, une compétence de formation ingénieur et disposant de six années d’expérience dans le domaine bancaire français, en Tunisie. Après nous être entretenus avec Mustafa G., nous lui faisons une proposition d’embauche. Il l’accepte, puis enclenchons les démarches administratives auprès de la préfecture. Nous recevons, après sept semaines d’attente, une réponse négative, au motif que la compétence est disponible en France ! Bien entendu, aucun élément, aucun CV, n’étaye cette version. Il va de soi que si nous avions trouvé sur le territoire cette ressource, nous ne nous serions pas embêtés à dérouler une procédure d’immatriculation longue et coûteuse (1 500 € en moyenne).
Résultat : perte d’un marché qui aurait pu amener mon entreprise à grandir qui s’accompagne d’une perte du chiffre d’affaires correspondant soit 70 000 € HT annuel et de la marge correspondante. Réduire l’immigration légale de la main d’œuvre qualifiée sans augmenter au préalable le nombre de diplômés chaque année en France, c’est comme si on réduisait la production d’électricité nucléaire du jour au lendemain sans mettre en œuvre d’alternative, et sans en mesurer les impacts concrets !
Eric DECALF, PDG de la SSII Additeam
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