Des caméras de sécurité… jouets des étudiants
Jean-Christophe Coiffier, Responsable Device IOT Excellence Center, Alcatel-Lucent
Pour améliorer la sécurité de son entreprise ou de son domicile, il est devenu courant d’installer des caméras de surveillance. Celles-ci permettent notamment d’avoir un retour vidéo en direct depuis son smartphone ou son ordinateur. Pour cela, les caméras sont connectées au réseau local de l’utilisateur sans fil (principalement en Wi-Fi) ou via le câble. Mais que se passe-t-il si quelqu’un de malveillant s’intéresse à vous? Le fait d’avoir des caméras ne lui facilite-t-il pas le travail ?
Voici des questions que peu de gens se posent mais qui sont pourtant d’une importance capitale. Installer une caméra de surveillance peut-être une excellente chose si celle-ci est sécurisée. Dans le cas contraire, elle devient une simple porte d’entrée et il suffit d’identifier les points faibles du matériel installé (grâce à une recherche sur internet) pour permettre à un intrus d’espionner, de planifier un cambriolage, de prendre le contrôle d’autres objets présents sur le réseau ou encore de dérober des documents confidentiels.
Afin de démontrer l’importance de la sécurité des objets connectés, le Device IOT Excellence Center d’Alcatel-Lucent à Nozay (91) organise ce vendredi 26 juin 2015 un premier Hackathon dédié aux caméras de surveillance. Durant 24 heures, des étudiants du Master de Sécurité Informatique de Sorbonne Universités (AFTI et UPMC) vont travailler en équipe afin de déjouer les sécurités de caméras du commerce à travers des scénarii inspirés des plus grands films de braquages. Quelles caméras résisteront ? Jusqu’à quel point les étudiants pourront-ils profiter des faiblesses de ces objets ?
Pour se prémunir face à ce genre d’attaques qui risquent de se multiplier dans le futur, il est important de penser sécurité dès la conception d’un objet afin de créer un internet des objets sécurisé et éthique qui préservera la vie privée des individus.
Sans aucun contrôle, ces nouveaux appareils peuvent avoir un réel impact sur le consommateur (non-respect de la vie privée), sur l’industriel (mauvaise image de marque), sur l’opérateur (objet potentiellement dangereux dans le réseau) et sur le gouvernement (fuites de données).
Pour aider à répondre à ces nouvelles problématiques, un laboratoire de Hacking Ethique dédié à l’étude de l’internet des objets a été créé à la Cité de l’Innovation (Nozay 91) qui dispose déjà avec son Device IOT Excellence Center d’une infrastructure télécom de pointe. Ce laboratoire dispose d’un environnement unique dédié aux étudiants en cyber sécurité et aux entreprises qui veulent tester les technologies du futur dans un réseau télécom opérationnel et multi-technologies (2G/3G/4G/Femto,…).
Les résultats de ce laboratoire seront publiés afin de créer un benchmark des objets connectés classés par catégories (smartphone, domotique, sécurité, santé, sport, voiture connectée…) et de promouvoir un écosystème d’excellence regroupant les entreprises, les écoles et les fabricants œuvrant pour un internet des objets plus sain.
Augmenter sa sécurité pour être encore moins sécurisé, voici le nouveau paradoxe du 21ème siècle. Il est donc important d’agir dès maintenant afin de reprendre le contrôle sur nos données et notre économie, de sécuriser notre futur et d’assurer un avenir à nos jeunes et aux entreprises qui ne tirent pas assez profit des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).
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