Devant de nombreux acteurs du secteur public local, du numérique et de la concertation publique, le think tank Décider Ensemble et OpenDataSoft, première plateforme conçue pour faciliter l’ouverture, le partage et la valorisation des données, ont dévoilé à l’Assemblée nationale les résultats du premier baromètre de la démocratie locale numérique.
Une démarche inédite
20 ans après l’émergence d’Internet et l’appropriation progressive du numérique par les Français, cette initiative inédite vise à dresser un panorama des pratiques numériques de transparence, de participation et de collaboration dans les territoires, et à évaluer la portée des outils déployés. Face à l'essoufflement des mécanismes de la démocratie locale traditionnelle, le numérique apparait comme l’une des solutions privilégiées pour redynamiser la participation citoyenne.
« Aujourd’hui, les outils numériques se sont multipliés. Ils permettent aux citoyens non seulement d’avoir accès aux informations publiques mais également d’avoir un impact direct sur les décisions en cours, ou de co-construire les politiques publiques. En faisant apparaitre une démocratie plus directe, le numérique marque la fin des organisations pyramidales au profit de structures relationnelles horizontales et en réseaux » insiste Bertrand Pancher, Président de Décider Ensemble et Député-Maire de Bar-le-Duc.
Jean-Marc, Lazard, Président de la start-up OpenDataSoft, explique quant à lui les raisons qui l’ont conduit à soutenir Décider Ensemble dans cette initiative : « En tant qu’acteur hexagonal de la Civic Tech, pionnier de l’ouverture, du partage et de la valorisation des données en accompagnant de nombreux ministères et collectivités locales dans leur démarche Open Data, OpenDataSoft est convaincu qu’il est non seulement possible mais nécessaire d’insuffler plus de transparence dans l’action publique, de voir émerger la coproduction des services publics locaux avec les usagers, et de tendre in fine vers une véritable dynamique d’innovation ouverte avec toutes les parties prenantes et avec à la clé la création de nouveaux usages et de nouveaux services hors-les-murs ».
Des résultats encourageants… qui mériteraient d’être confirmés à plus grande échelle.
Pour 80,1 % des collectivités locales sondées, le numérique permet de renforcer la participation citoyenne. Par ailleurs, le numérique est perçu comme un investissement favorable, à la fois en temps et financièrement, tandis que les retombées sont positives pour l’image de la collectivité.
Les outils numériques permettent majoritairement de renforcer la transparence de l’information (cité comme objectif prioritaire à 70%).
En outre, la mobilisation massive des citoyens est souvent invoquée comme condition sine qua non de la participation, qu’elle soit numérique ou présentielle. Notons ainsi que 51% des répondants se disent satisfaits ou très satisfaits du nombre de citoyens impliqués grâce aux outils numériques.
Seuls 34% des répondants estiment également que leur outil numérique de démocratie locale permet d’atteindre des publics habituellement absents des dispositifs traditionnels (publics précaires, étudiants, jeunes actifs, mères célibataires, non francophones). Pourtant, les collectivités semblent sensibilisées à la nécessité d’hybrider les initiatives numériques avec des réunions présentielles. Environ deux tiers des outils numériques renseignés sont ou ont été doublés de réunions présentielles parmi lesquelles :
- des réunions publiques (61%)
- des barcamps / datacamp/ Infolab / forum ouvert (29%)
- des formations (6%)
- des conseils de quartiers (5%)
On observe que les outils numériques, de plus en plus nombreux et performants, sont un appui nécessaire à la mise en œuvre d’une réelle transformation vers une démocratie renforcée et exigeante, basée sur la transparence, la participation et la coproduction des services publics. « Le numérique enrichit les processus de dialogue inhérents à la démocratie. Les outils doivent être pensés dans une stratégie globale, doivent intégrer un accompagnement et une médiation au plus près des populations et doivent bénéficier d’une garantie de leur efficacité. Le renforcement du pouvoir d’agir des citoyens grâce au numérique ne peut donc être ni décrété, ni constaté, mais doit être construit » conclut Bertrand Pancher.
En résumé
- Le numérique est généralement perçu comme un levier puissant pour accroitre la transparence de l’action publique, la participation des citoyens et la coproduction des politiques publiques.
- Les collectivités ont désormais la possibilité de s’appuyer sur des outils innovants. Pour autant, ces outils doivent être pensés dans une stratégie globale et doivent intégrer un accompagnement et une médiation au plus près des populations. Le renforcement du pouvoir d’agir des citoyens grâce au numérique ne peut être décrété mais doit être construit.
- Par ailleurs, pour exploiter au maximum les possibilités du numérique, il est nécessaire de les intégrer aux instruments traditionnels «hors ligne» pour l’accès à l’information, la consultation et la participation du public aux processus décisionnels
Retrouvez tous les résultats dynamiques en ligne, ainsi que le rapport complet.
A noter que les collectivités locales ont toujours la possibilité de renseigner leurs outils numériques de démocratie locale.
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