La FIRIP, première fédération des industriels impliqués dans la construction et le développement des Réseaux d'Initiative Publique (RIP) en France, et la Caisse des Dépôts ont présentés ce jour, aux côtés de Philippe Richert, Président de la Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine, Ancien Ministre, les résultats de la quatrième édition de l'Observatoire des RIP.
Outil d'analyse incontournable des enjeux et de l'impact des Réseaux d'Initiative Publique en France, cet observatoire annuel, initié par la FIRIP et enrichit par la Caisse des dépôts, est devenu l'indicateur national de référence. Il est le fruit d'une enquête* de deux mois réalisée par le cabinet expert Idate Digiworld auprès d'un panel représentatif du marché des RIP.
7 enseignements principaux
- Un très fort dynamisme au niveau de l'emploi et du chiffre d'affaires.
6 000 emplois directs équivalents temps plein ont été mobilisés sur les RIP en 2015, soit une croissance des effectifs par rapport à 2014 de 17%.
Ces 3 dernières années, les effectifs RIP ont plus que doublés (+124% entre 2012 et 2015) et doubleront à nouveau au cours des 2 années suivantes (d'ici fin 2017).
La quasi-totalité (91%) des entreprises interrogées prévoient d'embaucher pour leurs activités RIP dans les trois ans à venir. 51% d'entre elles tablent même sur un accroissement d'au moins 20% de leurs effectifs dans cette activité.
Les emplois dans ce secteur sont très qualifiés, avec une forte proportion de techniciens (25%), d'ingénieurs/cadres techniques (38%) et de commerciaux (14%).
Le chiffre d'affaires de la filière RIP en 2015 a atteint 1,45 milliard d'euros, en progression annuelle de 15%.
- L'activité RIP est globalement nationale. Non délocalisables, les emplois sont répartis sur l'ensemble du territoire, même si l'on note une forte présence des sièges sociaux des entreprises interrogées en Ile de France (36%) et en Auvergne-Rhône-Alpes (21%).
- La filière arrive à une certaine maturité mais accueille toujours de nouveaux entrants.
Riche d'acteurs "historiques" dans les Réseaux d'Initiative Publique (près de la moitié des entreprises sont présentes sur les RIP depuis plus de 6 ans), le marché reste attractif pour les nouveaux entrants, particulièrement en 2015. Des acteurs de taille nationale, traditionnellement axés sur le marché des opérateurs, se tournent aussi désormais vers les RIP.
- La contribution des RIP à lutter contre la fracture numérique est forte.
Les RIP ont un impact indéniable sur le développement du THD hors zones très denses et sur la desserte des entreprises en fibre optique. 600 000 prises FTTH sont aujourd'hui raccordables. 1 million devraient l'être d'ici la fin de l'année 2016.
Près de 30% des prises FTTH hors zones très denses sont fournies par les RIP.
Dans plus de 4800 communes, les entreprises ne bénéficient d'offres sur fibre optique que grâce à l'action des RIP.
Au-delà du FTTH, les RIP apportent une solution très haut débit dans les zones qui ne seront pas couvertes à moyen terme par la fibre, via les technologies radio (9000 communes) et satellite (plus de 20 000 usagers finaux).
- Les RIP encouragent l'innovation et stimulent la concurrence au profit des utilisateurs finaux.
Plus de 10 opérateurs pour les entreprises sont présents sur 58% des RIP, un chiffre en progression de 3 points par rapport à l'an dernier.
L'estimation de l'impact sur les coûts télécoms supportés par les utilisateurs finaux établit un gain de pouvoir d'achat redistribué en 2015 aux ménages et aux entreprises de 145,4 millions d'euros, en progression depuis 3 ans.
- Les RIP sont des accélérateurs pour la création d'entreprises et permettent de réduire le taux de chômage sur les zones concernées.
L'observatoire montre une très forte corrélation entre la présence d'un RIP et la création d'entreprises. Un plus faible taux de chômage est également constaté sur les zones d'emploi concernées par un RIP, par rapport aux territoires qui en sont dépourvus (0,7% d'écart en moyenne).
- Les perspectives de croissance et d'emploi sont encore très importantes, même si certaines contraintes limitent le potentiel du marché des RIP.
Si l'année 2015 a été relativement bonne pour les RIP (+17% des emplois et 15% du chiffre d'affaires), nombre de projets sont toujours dans l'attente d'un lancement effectif de fait de certains ralentissements : montages juridiques longs et complexes, notification communautaire du Plan France THD, impact des élections régionales et de la réforme territoriale, etc.
Néanmoins, le retard pris en 2015 par rapport aux prévisions initiales (6000 emplois réels contre 7000 prévus) devrait être totalement rattrapé fin 2016 avec une perspective à 9.000 emplois dans la filière fin 2016 et un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros.
Un dynamisme qui devrait même se poursuivre au-delà puisque les prévisions tablent sur 12.000 emplois en 2017 et 21.000 en 2020.
Compte-tenu des déploiements fibre optique en zone d'initiative privée, 30 000 personnes seront à former à l'horizon 2020 dont 10 000 emplois nouveaux à créer, une majorité d'entre eux pouvant être assurée dans le cadre d'une approche en terme d'insertion sociale.
Vers un contrat de filière 2016-2020 pour encore plus d'emplois !
C'est pourquoi, la FIRIP propose depuis plusieurs mois au le Ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique de mettre en place un contrat de filière.
Ce contrat qui formalise les engagements respectifs des partenaires (créations d'emploi de la part des entreprises, aides à la formation aux nouveaux métiers de la part de l'État) permettrait aux acteurs de la filière d'agir avec plus de visibilité et de confiance, pour accélérer leurs plans en termes de créations d'emplois et de développement des compétences, ainsi que pour poursuivre leur politique d'innovation et d'investissement en France.
Il serait piloté par la FIRIP en partenariat avec la SEM Innovance.
« Les RIP créent des emplois français. Si le secteur commence à se structurer, les besoins en formation restent importants dans nos entreprises, c'est pourquoi nous souhaitons engager un contrat de filière avec l'Etat. Cela permettrait de limiter les contraintes dans ce secteur dont le potentiel, actuel et à venir, vient d'être démontré »explique Etienne Dugas, Président de la FIRIP.
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