L’organisation des systèmes informatiques nécessite la prise en compte du volume de données à gérer, de la mobilité des utilisateurs et de la sécurisation des infrastructures. Contraintes renforcées dans le secteur public où les agents doivent traiter une masse d’informations et de dossiers importants, sensibles et relevant de droits juridiques variés et particuliers. Aussi, nombre de concepts tentent-ils d’alléger ces paramètres. Actuellement, le cloud computing ou l’informatique en nuage a le vent en poupe et les fournisseurs tentent de séduire les responsables informatiques du bien-fondé de cette démarche. Dans cette optique, lors de la dernière conférence Dell sur les solutions et services pour l’ère virtuelle à Londres, le directeur marketing secteur public et grandes entreprises EMEA, Bryan Jones a développé les intérêts du cloud computing dans le secteur public.
D’un point de vue général, virtualiser les données s’avère intéressant pour toute organisation qui brasse un volume conséquent d’informations. Economiquement parlant, le concept de cloud computing permettrait un accès aux données de façon immédiate et en tout lieu sans avoir à multiplier les infrastructures. Pour les collectivités du secteur public, cette technologie pourrait aussi assurer un meilleur suivi des dossiers, plus rapidement. Apportant ainsi un gain de temps non négligeable dans toute structure déployée à grande échelle et souvent confrontée aux surcharges de dossiers. Voilà pour la théorie. Pour la pratique, tout reste à faire.
Sécurité des données
En effet, l’utilisation du numérique au sein du secteur public nécessite des précautions supplémentaires dues à la spécificité de ses différents statuts. « La virtualisation doit être considérée comme une économie à long terme », indique Bryan Jones. Si le coût des infrastructures peut apparaître comme un investissement conséquent, les gains financiers devraient apparaître au fil du temps, en particulier grâce à de meilleures performances des serveurs qui permettent une gestion optimisée des données.
Toutefois, la viabilisation du cloud passe par la sécurisation des données. « Le premier point à prendre en considération est la localisation des données », souligne Bryan Jones. « Dans l’idéal, les données peuvent circuler à tout endroit du monde. Par exemple, il est impératif d’instaurer une limite en ne permettant pas aux informations contenues sur les serveurs virtuels d’être accessibles en dehors de France ». Si cette contrainte peut représenter un investissement financier plus important, elle assure un premier degré de sécurisation. Ensuite, la sécurité ne peut être assurée qu’en définissant correctement ses besoins : pourquoi utiliser un cloud, pour quelles activités, quel type de données virtualiser, les plus sensibles…?
L’informatique en nuage reste nébuleuse
Comme on le voit, les interrogations ne manquent pas à ce sujet. Outre l’écueil d’investissements supplémentaires à effectuer alors que les caisses de l’Etat sont vides, le cloud computing reste une notion encore floue. Ainsi, lorsque nous avons demandé des exemples concrets d’entreprises ou d’organisations qui utilisent déjà le Cloud Computing, Bryan Jones n’a pu nous répondre avec précision : « La technologie est en cours de déploiement aux Etats-Unis mais le caractère sensible des opérations m’interdit de trop en dévoiler pour l’instant. » Affaire à suivre donc.
Parallèlement, lors de cette conférence, Dell a dévoilé une stratégie d’investissements de l’ordre du milliard de dollars destinée notamment au développement de solutions tout terrain qui visent à s’adapter du simple besoin d’infrastructure aux services de virtualisation. Le constructeur américain a également renforcé ses partenariats avec Intel, Microsoft ou encore Symantec. « Nous voulons investir sur le marché de la virtualisation et généraliser cette technologie pour faire du cloud computing un modèle technologique à part entière », conclut Bryan Jones.
Julie Guesdon, envoyée spéciale à Londres
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