AVIS D'EXPERT
Pascal Casseleux, dirigeant de Saitec
Dans une époque où la mobilité prime, il est important pour les employés itinérants d’avoir accès à leurs données où qu’ils se trouvent. Stocker les informations dans le Cloud peut représenter l’une des solutions les mieux adaptées dans un but d’optimisation de temps et de coût. Malheureusement, ceci n’est pas toujours le cas et les entreprises peuvent être tributaires de facteurs extérieurs. Pascal Casseleux, dirigeant de Saitec – éditeur de logiciels de gestion, apporte son analyse sur son secteur d’activité. Pour lui, trois facteurs primordiaux sont à prendre en considération : l’absence d’espace physique, la couverture réseau et la mixité.
« Le Cloud est considéré aujourd’hui par les utilisateurs comme étant la solution ultime pour éviter d’avoir une infrastructure en interne et permettant un accès à l’information en tout lieu et à tout moment. C’est ce que je perçois de manière générale quand je suis en contact avec les clients. Dans les faits, je pense plutôt que le Cloud est une solution valorisée par les gros industriels de l’informatique. Le Cloud a bien entendu été favorisé avec l’apparition du haut débit, mais l’approche Cloud a surtout été détournée par le commerce qui se trouve autour. Par ce biais, les entreprises veulent être en contact direct avec les clients sans passer par des circuits de réseaux habituels.
Avant de faire le choix de migrer vers le Cloud, différentes données sont à ma connaissance à prendre en considération dont notamment la notion de « quelque part ». Pouvant parfois être perçu comme un concept obscur, différentes problématiques peuvent surgir une fois les données stockées : où sont-elles ? A qui sont-elles ? Comment puis-je en disposer ? De quelle manière puis-je récupérer mes données si je veux changer de prestataire ? Ce sont, à mon sens, des questions primordiales que toute entreprise doit se poser avant de se décider.
Autre paramètre important à prendre en compte aujourd’hui pour bénéficier de cette solution à la hauteur des attentes : l’accessibilité de ses données à tout moment et en tout lieu. En France, nous devons faire face à la problématique « couverture réseau ». Malheureusement, malgré ce qui peut être garanti, l’infrastructure n’est pas optimale pour nous permettre d’exploiter cette technologie comme chacun le souhaiterait. Je me base ici sur un retour d’expérience de l’un de mes clients, qui, en ayant équipé ses techniciens itinérants de tablettes tactiles, n’a pas pu accéder à ses informations au moment voulu. C’est pour l’une de ces raisons que nous avons développé dans Codial une solution en mode « déconnecté » adaptée pour les commerciaux sur le terrain.
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Opter pour une solution « mixte » que toute solution Cloud est censée proposer
Selon mon expérience et les différents retours obtenus, je ne suis pas complètement convaincu par la solution 100% Cloud. En effet, cette option prend tout son intérêt pour les entreprises ayant des contraintes nomades, tout en restant limitée encore une fois par le dispositif réseau existant en France.
Les entreprises souhaitant faire le choix de basculer vers le Cloud, gagneraient à opter pour une solution « mixte ». J’entends par là que le Cloud peut représenter l’une des composantes informatiques mises en place depuis longtemps dans l’entreprise, sans bien entendu tout remettre en question. Pour permettre aux entreprises de travailler efficacement avec ce système, il est important que la France s’équipe de la fibre optique sur l’ensemble du territoire. Sans cette donnée, la migration complète vers le Cloud se heurtera toujours à des freins majeurs.
Dans mon secteur d’activité, je ne préconise pas aux entreprises de migrer le PGI vers le Cloud mais plutôt d’opter pour une solution mixte, qui reste plus intéressante pour les PME. Je pense notamment à la prise d’informations, mais d’autres fonctions doivent rester partie intégrante de l’entreprise. De plus, un PGI est propre à chaque entreprise, chaque logiciel est personnalisable et répond à des problématiques précises de l’entreprise. Pour installer un PGI, de nombreuses heures d’intervention et de formation sont nécessaires. Il est donc difficilement envisageable d’imaginer industrialiser tout le processus et d’installer un PGI à distance. Proposer un PGI, ce n’est pas faire du « plug and play », loin de là !
Pour éviter une décision trop hâtive, un travail d’éducation est à instaurer auprès de nos clients. Ces derniers peuvent avoir une perception souvent trop simplifiée du Cloud et de son utilisation, qui est appuyée par ce que véhiculent les média. Dans la réalité, il en est autrement. Migrer les données n’est pas aussi simple. Dans certains cas, cela peut constituer un risque fatal pour l’entreprise.
En conclusion, le Cloud peut répondre à certaines problématiques des entreprises notamment en termes de mobilité. Il reste une solution intéressante mais à utiliser avec une certaine mesure. Il est important de déterminer en amont quelles sont les fonctions auxquelles accéder à distance – et le terme à distance est important, car c’est tout l’intérêt du Cloud. Certaines informations doivent rester des entités intégrantes à l’entreprise telles la facturation, la comptabilité ou la gestion de stocks. D’un autre côté, certaines applications périphériques peuvent basculer dans le Cloud, comme par exemple celle de passer des commandes, demander des interventions… Le Cloud peut ainsi répondre aux besoins de mobilité, mais il faut au préalable en déterminer les champs d’action. »
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