Philippe Gilbert - Director LoB Financials Industry & Sector Public & Higher Education & Services at itelligence
Ces dernières années, les pouvoirs publics ont largement insufflé une dynamique visant à positionner le numérique et le digital au centre de leurs processus de communication. Dans ce contexte, le nouveau cadre législatif de gestion budgétaire et de comptabilité publique (GBCP) a largement fait évoluer la donne et induit un certain nombre de principes obligatoires que 700 administrations ont dû mettre en œuvre, notamment en matière de remise de rapports à leurs autorités de tutelle.
Avant toute chose, nous allons donner une rapide définition de ce que représente la GBCP. Cette dernière va créer un cadre budgétaire et comptable améliorant la performance des processus de gestion comptable pour simplifier le dialogue avec les autorités de tutelles et mettre en œuvre de véritables démarches de pilotage. Ce décret va donc considérablement modifier les politiques de comptabilités publiques et les rapprocher de celles généralement pratiquées dans le secteur privé en matière de pilotage de l’activité.
Concrètement les objectifs de la GBCP sont donc :
- d’améliorer l'efficacité de la fonction financière et comptable
- de développer la capacité de pilotage
- d’ améliorer la qualité comptable
Déjà largement mise en œuvre par de nombreuses administrations, la GBCP va continuer de faire évoluer les processus de gestion des acteurs publics et ouvrir différents chantiers annexes. Ces derniers étant issus des principales recommandations mises en avant dans le décret. Parmi ces derniers, nous pouvons par exemple mentionner la gestion électronique des documents ou la dématérialisation de tous les échanges entre les acteurs (tutelle, fournisseurs, clients…). L’objectif étant de renforcer l’efficacité des agents, de rationaliser les coûts, de simplifier et sécuriser les échanges ou encore de traiter plus rapidement les demandes.
Dans ce contexte, au niveau de la dématérialisation, l’État a déjà fortement investi pour déployer le portail Chorus qui permettra progressivement aux acteurs travaillant avec les établissements publics de choisir une méthode permettant de poster une facture sur le portail (PDF, EDI, interface avec leur outil de gestion) et d’en suivre l’avancement. Ce premier exemple démontre bien que la GBCP n’a été qu’un premier pan du processus de modernisation du SI des acteurs du secteur public et que bien des développements vont continuer d’émerger sur les prochaines années.
Les administrations doivent prendre en compte cette mouvance et planifier leurs projets afin de pouvoir progressivement poursuivre leur transformation numérique et offrir une qualité de service de premier plan. Il convient donc de bien cartographier toutes les recommandations émanant de la GBCP et de mettre en œuvre des mesures réalistes et adaptées à son organisation et à ses ressources.
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