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Béatrice Delay (chercheure associée au Cnam) et Anne-Lise Ulmann (enseignante au Cnam) ont co-publié l’article de fond :
« L’expérimentation d’une politique publique de formation professionnelle : l’action de formation en situation de travail (AFEST), un levier de transformations ? »1. Elles expliquent le rôle précieux de l’expérimentation comme moyen de construction des politiques publiques de formation
Pouvez-vous rappeler le contexte de la formation en France précédant l’expérimentation de l’action de formation en situation de travail ou AFEST ?
Anne-Lise Ulmann (A.-L. U.) – Depuis de nombreuses années les diagnostics sur la formation professionnelle faisaient état d’un cercle vicieux : ceux qui sont le moins formés au départ, sont ceux qui, une fois en activité, se forment le moins, qui sont dans les structures les plus vulnérables, et sont ceux qui peuvent le moins partir en formation. Dès le début des années 2000, s’est donc posée la question suivante : comment envisager une plus grande équité d’accès à la formation ? C’est d’ailleurs pour ces raisons que l’expérimentation de l’AFEST a volontairement ciblé des entreprises de moins de 50 personnes, plus vulnérables et où la formation est moins développée.
Béatrice Delay (B. D.) – Le point de départ que vient d’évoquer Anne-Lise est un enjeu de politique publique, à savoir, d’une part, l’exclusion de personnes qui traditionnellement n’accèdent pas à la formation, d’autre part, un constat récurrent, qui n’a jamais pu être dépassé massivement, à savoir le faible accès à la formation des salariés des TPE-PME. En effet, les enjeux de production, très exigeants, ne permettent pas à ces entreprises de supporter un manque à gagner en termes de productivité quand elles laissent partir leurs salariés en formation. J’ajouterais que même s’il est acquis dans les représentations collectives que le travail est potentiellement formateur, comme d’ailleurs le montrent les politiques volontaristes successives en faveur de l’apprentissage, il n’empêche que le stage dans une salle de classe, hors lieu de production, demeure le modèle dominant depuis des décennies en matière de formation.
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Pour lire la suite : revue Horizons publics, hors série hiver 2024.
1.Ulmann A.-L. et Delay B., « L’expérimentation d’une politique publique de formation professionnelle : l’AFEST, un levier de transformation ? », TransFormations. Recherche en éducation et formation des adultes 2021, p. 6-17
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