Education, Mécénat
Dans le cadre du mécénat d’IBM, 850 ordinateurs ludo-pédagogiques « Kidsmart » ont été installés sur le territoire français pour lutter contre la fracture numérique. Jean-François Pierron, directeur régional d’IBM a présenté les installations de l’école Pasteur à Floriac (Bordeaux) en compagnie de Daniel Gillard, inspecteur académique adjoint et inspecteur dédié aux TICE et de l’équipe pédagogique.
L’école maternelle Pasteur est composée de cinq classes et est située en zone urbaine d’éducation prioritaire. Elle a été équipée à l’automne de trois unités Kidsmart – une par section. « Les enfants considèrent réellement l’outil comme un ordinateur et comprennent que c’est aussi un outil d’apprentissage », constate Nathalie Camp, directrice de l’école. L’appareil a été intégré au quotidien de la classe. « Il est allumé du matin au soir et fait partie des activités disponibles hors ateliers, comme aller à la bibliothèque, mais il est bien plus populaire », confirme-t-elle. L’appareil est conçu pour une utilisation en binôme avec deux casques, un clavier et une souris, mais l’institutrice a l’habitude de laisser jusqu’à cinq élèves le manipuler ensemble : « les deux enfants qui ont les instructions audio les communiquent aux autres puis réfléchissent tous ensembles. Leur capacité d’écoute, de réflexion et de partage s’améliorent remarquablement ».
Constitué d’un panel de programmes de tous niveaux, il est possible aux enseignants d’apporter du contenu pour renforcer le travail en classe. Dans le cadre d’un partenariat en France avec Cap Sciences, les contenus sont axés sur les sciences dans l’ensemble de la Gironde. « Le partenariat a motivé davantage la région qui a mis à disposition 68 Kidsmarts dans les écoles », indique Alice Korn, Actions éducatives - Relations enseignants de Cap Sciences.
Pour Daniel Gillard, ce nouveau mode de fonctionnement est une véritable révolution. Par le passé, les salles informatiques étaient distinctes des classes et utilisables de façon ponctuelle, selon le planning de chacun. « Les enseignants prennent ici le réflexe d’intégrer leur Kidsmart au pédagogique, on peut espérer à terme voir cette habitude tout au long de la scolarité », souligne-t-il. Initier à la manipulation de l’outil informatique a plusieurs objectifs. Du point de vue citoyen, il s’agit de responsabiliser davantage les mineurs face aux dangers d’internet. « Au collège, les bonnes et les mauvaises pratiques des réseaux sociaux, et Facebook notamment où les adolescents sont très présents est inscrit au programme d’éducation civique. » De plus, le corps enseignant, tous niveaux confondus, souhaite réapprendre aux élèves à « réfléchir par eux même et non à coup de copier/coller », citant le cas des nombreuses thèses qui se sont révélées être du plagiat. Par ailleurs, en équipant en priorité les zones rurales et les zones d’éducation prioritaire, on contribue à réduire les inégalités en luttant contre la fracture numérique.
Le programme est réservé aux 3 - 6 ans, ce qui étonne parfois. Pourtant, « les TIC s’utilisent pour tout, y compris en maternelle », affirme Daniel Gillard. En effet, si le langage est encore peu maîtrisé, les élèves ont déjà fortement développé leurs capacités de motricité. « Aujourd’hui, les enfants en bas âge sont parfois capable de mieux utiliser un Ipad qu’un adulte », revèle Daniel Gillard. Enfin, la manipulation précoce des nouvelles technologies participe à l’apprentissage de la lecture et à la lutte contre l’illettrisme.
Depuis dix ans, la Fondation IBM a développé Kidsmart dans de nombreux pays. Au total, pas moins de 107 millions de dollars sont dédiés à l’installation des appareils dans les établissements scolaires et à la formation du corps enseignant. Cette opération n’est pas isolée. Dans le cadre de son centenaire, IBM souhaite s’investir pour aider au développement. De nombreuses initiatives et associations auxquelles prennent part bénévolement des membres d’IBM se sont vues doubler leurs dons en provenance de l’entreprise. En France, Kidsmart est actuellement développé dans une dizaine de régions. Et Jean-François Pierron ne compte pas s’arrêter là : « Nous n’avons toutefois pas d’objectif chiffré, les installations dépendent des politiques menées par chaque région et de la bonne volonté des équipes pédagogiques. Pour l’instant, les zones d’éducation prioritaire et les zones rurales sont la priorité. »
Julie Guesdon, envoyée spéciale
Commenter cet article