Deuxième plus forte croissance du marché mondial des logiciels d’entreprise, la Business Intelligence (BI) ou informatique décisionnelle ne connaît pas la crise. Grâce au phénomène des big data, consécutif aux volumes exponentiels de données à traiter (texte, image et son), ce segment de marché connaît un renouveau et sort de son espace traditionnel de tableaux de bords pour dirigeants. Aujourd’hui, la BI sert avant tout à améliorer l’efficacité globale de l’entreprise, notamment dans ses processus métiers et dans la relation client.
Tableau 1 : Les dix priorités des DSI en 2012, par Gartner Group
Top 10 Priorités Business | Rang | Top 10 Priorités Technologiques | Rang |
Développer la croissance de l’entreprise | 1 | Business intelligence & analytique | 1 |
Attirer et fidéliser de nouveaux clients | 2 | Mobilité | 2 |
Réduire les coûts | 3 | Cloud computing (SaaS, IaaS, PaaS) | 3 |
Créer de nouveaux produits & services (innovation) | 4 | Technologies collaborative (workflow) | 4 |
Fournir des résultats opérationnels | 5 | Virtualisation | 5 |
Améliorer l’efficacité | 6 | Modernisation de l’héritage applicatif | 6 |
Améliorer la profitabilité (marges) | 7 | Management IT | 7 |
Attirer et fidéliser de nouveaux collaborateurs | 8 | CRM | 8 |
Améliorer l’efficacité du marketing & des ventes | 9 | Applications ERP | 9 |
Développer de nouveaux marchés et pays | 10 | Sécurité | 10 |
Source: Gartner Executive Programs (janvier 2012)
Les solutions analytiques et décisionnelles prennent cette année la priorité première des directeurs des systèmes d’information, selon l’étude du Gartner Group. Le cabinet d’analyse estime que les projets relatifs à l’informatique décisionnelle sont relativement protégés des coupes budgétaires. De plus, les directions des systèmes d’information ne sont pas les seules à investir dans la BI, le regain d’intérêt des directeurs financiers pour ces solutions en serait la preuve.
Tableau 2 : Marché mondial de la Business Intelligence par acteur en 2011 (en millions de dollars)
Editeur | CA 2011 | PDM (%) | CA 2010 | PDM (%) | Evolution 2010/2011 (%) |
SAP | 2 883,5 | 23,6 | 2 413,1 | 23 | 19,5 |
Oracle | 1 913,5 | 15,6 | 1 645,8 | 15,7 | 16,3 |
SAS Institute | 1 542,8 | 12,6 | 1 386,5 | 13,2 | 11,3 |
IBM | 1 477,6 | 12,1 | 1 222 | 11,6 | 20,9 |
Microsoft | 1 059,9 | 8,7 | 913,7 | 8,7 | 16 |
Autres éditeurs | 3 363,8 | 27,5 | 2 931,1 | 27,9 | 14,8 |
Total | 12 241 | 100 | 10 512,2 | 100 | 16,4 |
Source: Gartner (mars 2012)
SAP a conservé en 2011 sa première place du marché mondial des logiciels de BI, d’analytiques et de gestion de la performance, avec une part de marché de 23,6%, soit près de 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires. L’éditeur allemand est suivi par quatre sociétés américaines : Oracle, SAS Institute, IBM et Microsoft. L’ensemble des autres éditeurs de logiciels décisionnels a généré une part de marché de 27,5% (3,36 milliards de dollars de CA en 2011). Gartner pointe également que l’an dernier, le marché était encore dominé par des solutions traditionnelles installées sur site. Néanmoins, des moteurs comme le cloud, le mobile et le big data devraient jouer un rôle clé dans la plus grande adoption de ces logiciels dans les dix prochaines années.
Tableau 3 : Marché mondial de la BI par type d’application (en millions de dollars), Gartner Group
Segments | CA 2011 | PDM (%) | CA 2010 | PDM (%) | Evolution 2010-2011 (%) |
Applications analytiques et gestion de la performance | 1 938,6 | 15,8 | 1 652,6 | 15,7 | 17,3 |
Plateforme BI | 7 793,4 | 63,6 | 6 703,3 | 63,7 | 16,3 |
Suites Corporate Performance Management | 2 509 | 20,5 | 2 156,3 | 20,5 | 16,4 |
Total | 12 241 | 100 | 10 512,2 | 100 | 16,4 |
Source: Gartner (mars 2012)
Les éditeurs de solutions décisionnelles, analytiques et de gestion de la performance ont généré 12,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2011, soit une progression de 16,4 % par rapport à l’année précédente, selon une étude du Gartner Group. Ce secteur a enregistré la deuxième plus forte croissance du marché global des logiciels d’entreprise. Cette progression s’explique notamment du fait que les professionnels des technologies de l’information continuent à investir dans la BI, et ce en dépit de contraintes budgétaires liées à la situation économique mondiale.
Tableau 4 : Motivations pour conduire un projet de big data, Informatica, mai 2012
A en croire l’étude de l’éditeur Informatica, les big data devraient participer à l’amélioration de l’efficacité opérationnelle de l’entreprise. En effet, 74% des 589 responsables IT et métiers interrogés dans le cadre de cette étude placent ce bénéfice en tête de la mise en place d’un projet de big data. Les autres effets escomptés concernent un gain d’agilité, attirer et fidéliser de nouveaux clients et la création de nouveaux produits et services. Sans oublier la réduction des coûts pour 38% des répondants. L’atout des big data est de tenir compte des données non structurées notamment issues des réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Twitter et autres) qui permettent de connaître l’avis des clients, de mieux les connaître et d’interagir plus facilement avec eux. Cela permet ainsi d’affiner la relation client tout en connaissant les éventuelles failles en termes de défauts de construction ou de distribution des produits voire de mauvaise prestation.
Tableau 5 : Bénéfices des outils d’analyse prédictive, IDC, mars 2011
L’étude d’IDC montre que les outils d’analyse prédictive a percé dans un grand nombre de secteurs d’activité. Ainsi, ce segment de marché de la BI connaît 7% de croissance pour atteindre 1,6 milliard de dollars. Des 200 entreprises interrogées par IDC, l’impact du prédictif est le plus marqué dans le secteur commercial. Dans 75% des cas, les processus métiers se voient fortement impactés, de même que la gestion de risque et les opérations. En revanche, l’intérêt du prédictif décroit dans les autres fonctions (RH et centre d’appels). Globalement l’étude entend prouver que les entreprises ayant globalement adopté le prédictif sont les plus compétitives. Toutefois, il ressort que ces déploiements nécessitent une forte implication du management et que l’entreprise soit équipée d’une large palette d’applicatifs décisionnels pour y parvenir.
Tableau 6 : Croissance du marché français de la BI, Pierre Audoin Conseil, juillet 2011
Les logiciels et services liés à la mise en place d'outils d'intégration, de gestion, de manipulation, de restitution et de diffusion de l'information dépasseront le seuil des deux milliards d'euros en 2011 en France. La dynamique de ce secteur devrait se maintenir jusqu'en 2014, avec une croissance moyenne annuelle supérieure à 5%. Plusieurs phénomènes expliquent cette croissance comme la nécessité d'organiser l'abondance de données, et de la transformer en une information de qualité. En outre, l'émergence d'outils de visualisation immédiatement utilisables par des non-experts a également changé la donne. Alors que la BI classique, qui a marqué la vingtaine d'années écoulées, demandait de définir au préalable un certain nombre de requêtes et un format de restitution offrant très peu d'interactivité, les technologies de visualisation ouvrent la voie à une nouvelle forme de consultation et d'analyse des données, prisée des chefs d'entreprise. Par ailleurs, les entreprises doivent dorénavant prendre en compte le potentiel des volumes de données à leur disposition : commentaires du public, informations sur les concurrents, données de marché...
Pascal Caillerez (avec Institut Sage)
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