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Décideur Public - Univers Numérique

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Site d’informations gratuit et indépendant dédié à l'univers numérique et au secteur public. philippe.guichardaz@decideur-public.info


Baromètre : La confiance dans la parole publique

Publié par Décideur Public - Systèmes d'Information sur 2 Juillet 2015, 17:08pm

Catégories : #Etudes & enquêtes

Comment progresse la confiance des Français envers les organismes publics ?

En 2013, Occurrence et Communication Publique ont lancé ensemble la première vague du "Baromètre de la confiance dans la parole publique". Cette étude livrait alors un regard parfois pessimiste sur la relation que les Français entretiennent avec leurs organismes publics. Deux ans après, la situation a-t-elle évolué ? Quels sont les facteurs de la confiance des Français ? Où en est le « match public / privé » entamé lors du premier baromètre 2013 ?

LA METHODOLOGIE DU BAROMETRE

Conduit par internet du 4 au 15 mai 2015, cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 033 Français représentatifs de la population française.

LA SYNTHESE DE L’ETUDE ET SES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

L’amalgame souvent fait entre communication publique et communication politique

A la question « Quand on vous dit "communication publique", à quoi pensez-vous ? », près des trois-quarts des Français interrogés se sont exprimés : 22% (soit près d’un quart) répondent qu’il s’agit de la communication des institutions publiques, du gouvernement, de l’Etat… Ils mettent l’accent sur « l’émetteur ». 18% mettent l’accent sur « le canal » : ils pensent aux médias en général (presse, télé, radios essentiellement), parce que ce sont eux qui mettent des informations sur la place publique. Enfin 17% mettent l’accent sur « la cible » : la communication publique est une information pour tout le monde, le citoyen, le grand public.

La communication publique est donc avant tout une information qui s’adresse à tout le monde, dans les grands médias et qui émane des institutions et des pouvoirs publics. Une vision assez descriptive qui porte parfois l’empreinte de la communication politique. A cet égard, ils sont 11% (dont 21% parmi les plus de 65 ans) à parler spontanément de "mensonges", "manipulations" et "démagogie" à propos de la communication publique. Mais à travers leurs propos, ce sont davantage le gouvernement et les politiques qu’ils incriminent, plus que les organismes publics en général.

Une confiance qui progresse…un peu

A l’exception des établissements scientifiques et d’enseignement supérieur, tous les organismes suivis dans le cadre de notre baromètre voient leur niveau de confiance progresser, mais pas toujours de manière significative. Seules les intercommunalités (58% de taux de confiance) et les ministères (34%) connaissent une progression vraiment notable, avec respectivement + 7 et + 6 points par rapport à 2013. Les intercommunalités rejoignent petit à petit les régions (61% de taux de confiance) et les départements (62%) dans le cœur des Français. Quant aux ministères, ils restent malgré cette progression en fin de liste, derrière l’Union Européenne (39% de taux de confiance) et devant l’Etat (32%, dernier de ce classement comme en 2013).

Au global, la hiérarchie des organismes publics auxquels on accorde sa confiance reste la même, à savoir que les Français donnent une prime « aux experts » (établissements culturels, établissements scientifiques, hôpitaux, établissements d’enseignement supérieur) et « aux acteurs de proximité » (villes, départements, régions, intercommunalités).

Une dimension multifactorielle des variables explicatives de la confiance

La première vague du baromètre avait vu s’affirmer le niveau de diplôme comme variable ultime de la confiance, les plus diplômés étant quasi-systématiquement les plus positifs sur l’ensemble des organismes étudiés. Cette tendance se confirme cette année, mais dans une moindre mesure. Ce n’est plus une composante aussi mécanique et le secteur où l’on travaille (public ou privé), ou encore l’âge, jouent tout autant. Parmi les organismes significativement mieux notés par ces publics, on retrouve :
les établissements d’enseignement supérieurs (taux de confiance de 82% en moyenne), qui sont non seulement mieux jugés par les agents du public (86%), mais aussi – et surtout – par les jeunes (93% des 18-24 ans) et les diplômés d’un niveau supérieur à Bac + 2 (89%) ;
les régions (respectivement 67%, 71% et 66% - contre 61% en moyenne) ;
et les ministères (respectivement 42%, 45% et 41% - contre 34% en moyenne).

Enfin, signe encourageant pour l’avenir de notre rapport aux institutions supra-communales et supranationales, les jeunes de 18 à 24 ans sont les plus positifs à l’égard des intercommunalités (taux de confiance de 68%, contre 58% pour l’ensemble des Français) et de l’Union européenne (56% contre 39%).

La crédibilité de la parole publique progresse mais reste fortement challengée par celle du secteur privé, qui progresse encore d’avantage

A l’exception notable de l’éducation (qui perd 6 points à 50%) et de la culture qui reste stable (et première du classement) à 76%, on observe que, sur tous les autres sujets abordés, la crédibilité des organismes publics progresse. C’est notamment vrai pour la sécurité alimentaire et sanitaire, qui gagne 18 points à 56% et le logement et l’urbanisme (+ 7 points à 47%).

Si la crédibilité de la parole publique progresse, celle de la parole privée s’améliore sur les mêmes thèmes et sur d’autres encore : transports et infrastructures (+ 10 points à 69%) ; développement durable (+ 8 points à 53%) ; économie et emploi (+ 8 points à 49%) ; social et lutte contre l'exclusion (+ 9 points à 41%). Ce faisant, le phénomène relevé il y a deux ans s’amplifie, à savoir que non seulement le privé fait jeu égal avec le public sur de nombreux sujets (recherche et innovation, transports et infrastructures, sécurité alimentaire et sanitaire, social et lutte contre l'exclusion), mais qu’il le devance sur quatre sujets (et non plus un seul comme il y a deux ans avec l’économie et l’emploi) : économie et emploi donc, mais aussi éducation, logement et urbanisme et développement durable.

Diriez-vous que les organismes publics / entreprises privées sont tout à fait crédibles, plutôt, plutôt pas, ou pas du tout crédibles lorsqu’elles s’expriment sur les sujets suivants :

Au match des valeurs, le privé reste bon gagnant

On remarque le même phénomène sur la question des valeurs : si celles associées au secteur public progressent, cette amélioration touche aussi le secteur privé si bien que l’écart reste le même entre public et privé – au bénéfice su second. Sur les valeurs de performance, d'innovation, d'expertise, le privé l'emporte sur le public, mais aussi – et encore – sur les notions d'utilité, de diversité, d'accessibilité, d'engagement, de disponibilité. Public et privé font toujours jeu égal sur les qualités de proximité, de respect et de transparence, le public ne distançant le privé que sur l’égalité.

Pour chacune des valeurs suivantes, dites si vous l’associez beaucoup, plutôt, plutôt pas ou pas du tout au secteur privé / public ?

Améliorer la communication publique ou le service public ?

L’étude a souhaité cette année soumettre plusieurs « vrais exemples » d’actions de communication pour tenter de s’extraire de l’opinion et investir un questionnement plus concret.

10 campagnes ont été soumises au regard des Français interrogés, émanant de divers organismes publics voire associatifs.

Deux grands enseignements nous semblent intéressants suite à cette expérience :
Les institutions les moins bien jugées, comme les ministères, sont beaucoup mieux perçues au regard de leurs actions d’information et de communication qu’a priori.
Les Français plébiscitent la communication de service (numéro vert / appels gratuits par exemple…) ou sur de nouvelles dispositions légales qui les touchent, plutôt que les campagnes de notoriété et d’image dans lesquelles ils se projettent moins facilement.

Interrogés sur ce que les services publics devraient changer en priorité pour améliorer la confiance, les Français répondent en priorité quatre dimensions : « qu'ils soient accessibles et joignables facilement » (57%) ; « qu'ils sachent reconnaître leurs erreurs » (54%) ; « qu'ils répondent dans des délais raisonnables » (49%) ; et qu'ils « apportent un service de qualité » (47%). Les dimensions « de communication », « de pédagogie », « d’écoute » -si elles ne sont pas absentes (environ 30% des citations)-, ne sont pas positionnées au même niveau d’importance.

L’étude montre que, globalement, la confiance des Français progresse, mais que cela bénéficie plus aux entreprises privées qu’au secteur public, avec une confirmation – voire une amplification – des tendances observées en 2013 dans le « match public / privé ».

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